MICHEL JONASZ : Olympia 2000

Le spectacle intégral de son dernier passage à Paris : un vrai régal. Michel ne nous lâche pas pendant 2 heures : la voix est plus émouvante que jamais, le groove est énorme (emmené par un Étienne M'Bappé des grands jours), et le choix du répertoire excellent. Les morceaux du dernier album prennent toute leur dimension sur scène. Les 2 choristes nous rappellent les Sims Brothers (merci pour la voix d'Arthur en cadeau preuve de son inconsolable absence). Mention spéciale pour la version hallucinante de "Taj Mahal". Michel termine seul au piano avec "C'est ça le blues" et nous on reste scotchés...Merci. 

LARRY CARLTON / STEVE LUKATHER : No substitution (live in Osaka)

Rencontre entre 2 guitaristes mythiques... Le monde est bien fait : Steve (le disciple) en rêvait, et c'est Larry (le maître) qui lui a proposé cette tournée au Japon. Le concept de base "no rehearsals" (pas de répétitions), et "check your ego at the door". (je vous laisse traduire). Cela donne un disque très musical (les morceaux sont très longs) avec des chorus de haut vol sur une section rythmique béton. Et surtout du respect et encore du respect. Les deux artistes s'écoutent attentivement pour mieux se répondre et se surprendre. Luke s'envole sur " (it was) only yersterday" et Larry sort alors un solo très jazz sur "All blues"... Et si l'élève avait dépassé le maître ? Rendez-vous au New Morning pour le concert et peut être la réponse...
Produit et mixé par Steve Vaï.

 

TANIA MARIA : Viva Brazil

Rencontre parfaite entre le jazz et la musique brésilienne autour de cette grande pianiste et chanteuse. Les compositions semblent évidentes et simples malgré leur incroyable complexité (c'est ma définition de la bonne musique). Tout coule de source et baigne dans une extrême finesse. La version de "Petite fleur" nous fait redécouvrir le morceau. La voix est puissante, chaleureuse et communicative : car n'oublions pas, Tania Maria est aussi une bête de scène...

 
MICHEL FUGAIN : Encore

Michel enchaîne les albums sans que rien ne semble l'altérer. Le grand mélodiste a probablement trouvé la recette de la jeunesse éternelle : ça chante, ça groove, on retient tout de suite les chansons (c'est mon autre définition de la bonne musique) et les textes choisis ont vraiment du sens, y compris celui de Michel Sardou . "C'est toi que j'ai chantée" est un petit chef d'œuvre. A écouter sans modération tout l'été.

DOC GYNECO : Quality Street

L'excommunié du rap français nous livre son troisième opus et c'est très réussi. Habile mélange de rap et de variété, la musique se fait plus douce mais les mots sont toujours aussi affûtés. Les arrangements sont très bons et les musiciens groovent vraiment (ex : "Rue mazarine"). Il joue habilement avec son image tout en restant lucide et sincère : "Sur l'autographe, j'ai signé Bruno, je ne me reconnais plus dans vos journaux, mec solitaire et ordinaire, qui penche à gauche, comme le Kouchner ../.. Si  les impôts font mon malheur, comment le fric, la thune feraient mon bonheur, y'a trop de misère dans le 20H, le bruit, l'odeur et ceux qui meurent..." (extrait de "J'sais pas remplir ma feuille d'impôts") .
Le texte de la chanson "Trop jeune" est fort, dur, émouvant...
Bruno est sensible et Gynéco a du cœur, ou l'inverse....

FOURPLAY : Yes, please !

Larry Carlton (encore lui!) remplace Lee Ritenour au côté de Nathan East, Harvey Mason et Bob James. Du jazz-rock tout en nuances et en finesse, tendance "west coast", évidemment.
Ces musiciens qui se sont beaucoup fréquentés en studio ne sont visiblement pas las de se voir et leur complicité est  jubilatoire.
 De la bonne musique d'ascenseur, penseront certains. Comme je regrette de ne pas en avoir un dans mon immeuble... 

PAUL CARRACK : Satisfy my soul

Pour beaucoup, Paul est la voix de "Mike and the mechanics". Je tiens absolument à vous faire découvrir l'artiste dont la carrière solo ne fait pas que commencer. Ce multi-instrumentiste a déjà quelques albums derrière lui. Il écrit, joue et arrange avec talent, et on reconnaît son coup de patte au bout de quelques mesures. Et quel chanteur !