Archives 4 - Coups de CŒUR

( Les albums à écouter absolument )

 
RENAUD : Boucan d'enfer

"Les gens heureux n'ont pas de talent" (Jules Renard).

Le chanteur énervant a traversé l'enfer pour mieux renaître de ses cendres, avec cet album vraiment très réussi. A vif, sans retenue aucune, clair avec ses contradictions (origines sociales, "Tontonmania", "star système"), il se livre enfin tel qu'il est : triste, désabusé, sensible, cynique, drôle, tendre, émouvant, bref, extrèmement humain... C'est de la poésie, de la vraie. Les mélodies d'Alain Lanty lui collent à la peau et les"rifs" guitares de Bucolo sont toujours aussi efficaces. tous au zénith, pour lui dire qu'on l'aime...très fort.



 


 


 

 


MICHEL JONASZ : Où vont les rêves ?

Michel a rangé ses synthés et son ordinateur pour réaliser cet album à la fois très musical et très minimaliste. Une basse, une batterie, un Fender Rhodes (ou un piano)...et c'est tout ! Et surtout une belle rencontre entre deux immenses musiciens : Steve Gadd et Etienne M'Bappé (plus Lionel Fortin qui fait un boulot époustouflant aux claviers). C'est tout en nuances, tout en douceur, ça part souvent de 2 accords, d'un groove (toujours jazzy, bien sûr), puis on rentre comme hypnotisé dans chaque morceau. On ressent une grande écoute entre les musiciens et surtout un grand respect. Côté textes, il joue la carte de la nostalgie, voire de la mélancolie ; on est embarqué tour à tour dans son enfance ou dans les années 60, à travers sa galerie de portraits issus de son imaginaire ou de sa mémoire. L'album se termine sur le très émouvant "Juste une bouffée d'air pur" beau à en pleurer avec le piano (très Ravelien) pour seul accompagnement. "Et la vie qui passe comme un rêve...". Merci, merci, merci.



 
 

 

JULIEN CLERC : Julien déménage

Très bon double live de Julien Clerc qui nous fait l'immense privilège d'être au piano les 3/4 du concert. Les titres du dernier album tiennent largement leur place (de quoi faire taire les critiques) et se mélangent parfaitement aux "classiques". La reprise de "Mon fils, ma bataille" est vraiment bien. Julien Clerc est un de nos plus grands mélodistes et ses chansons resteront, mais ça, vous le savez, non ?



 
 


 

LAURENT VOULZY : Avril

Voulzy qui sort un album, c'est avant tout un événement pour...Voulzy (c'est vrai, c'est tellement rare !). Trève de plaisanterie, ces 11 (12?) chansons sont des petites merveilles. Sur des textes de son éternel pote Alain, tout est soigné au millimêtre : mélodies, harmonies, guitares, choeurs, cordes. Bien évidemment, ça sonne toujours un peu Mc Cartney, on ne peut pas se renier comme ça, mais il y a pire comme influence... Et puis il y a ce titre émouvant (" Amélie Colbert ") couleur créole enregistré avec la bande à Mario Canonge, et surtout "the ballade qui tue" : "Jésus". La tournée qui suit vaut le coup... à vos agendas !

 

   


 
 

 


DIANA KRALL : Live in Paris

J'avais un peu peur du "formatage" Olympia / Grand Orchestre / Public Guindé (places hors de prix !) / Show à l'Américaine, mais c'était sous-estimer ma diva blonde préférée. Entourée de la section rythmique de ses rêves ( John Clayton & Jeff Hamilton, membres du mythique "Monty Alexander Trio" dans les 70s) et visiblement extrèmement émue, elle se surpasse... Elle joue et chante à merveille (je vous recommande vivement le DVD !). Le grand arrangeur Claus Ogerman himself vient même tenir la baguette sur un titre ! Ce disque vous permettra aussi de découvrir un excellent guitariste : Anthony Wilson (qui jouait sur le live 1994 de Vanessa Paradis, je vous jure que c'est vrai !). Pourvu que Russell Malone n'accompagne pas Pascal Obispo ! (private joke).




 
 


Nguyên Lê : Purple

L'ex guitariste d' "Ultramarine" n'en finit pas de nous étonner. Il avait déjà donné un concert filmé (j'ai la cassette) il y a quelques années à partir du répertoire de Jimi Hendrix, et là, le projet se concrétise enfin en studio. avec Michel Alibo à la basse, Terri Lyne Carrington à la batterie, et quelques invités prestigieux, il nous embarque dans son univers magique, polyrythmique et multiculturel. Il n'hésite pas à éclater les structures des morceaux pour mieux nous surprendre mais il en garde toujours l'esprit. La performance virtuose est plus qu'osée et le résultat est grandiose ! Chapeau ! A écouter absolement !


 


 

 

Michael BRECKER : Nearness of you

Enfin un album qui va convaincre les plus réticents... Et non, Michael Brecker n'est pas un monstre de technique insensible...ni une machine à enchaîner les séances de studio. C'est un IMMENSE musicien, et ce n'est pas pour rien qu'il a réussi à réunir ici Pat Metheny, Herbie Hancock, Charlie Haden, Jack Dejohnette et James Taylor ! C'est un album de ballades qui rappelle ceux de Coltrane (notamment celui avec Johnny Hartman) et c'est à mon sens un des plus beaux disques de jazz de ces dix dernières années, bref un disque incontournable. Voilà, c'est dit !

 



 

 


Jaco PASTORIUS: Live in Italy

Dans le fatras des rééditions et des multiples concerts pirates parus depuis sa mort, je vous accorde qu'il est très difficile de s'y retrouver et de faire le tri. Je vous propose donc ce double "Live in Italy" en power trio avec Bireli Lagrene et Thomas Böröcz. Dès le premier morceau ("Teen Town"), le ton est donné, ça décoiffe sévère. Pastorius est au sommet de son groove légendaire. La reprise de "I shot the sheriff" est terrible. Le CD2 est un ovni : sa fameuse suite en dix parties seul à la basse... A noter que le son est pas trop mal. Franchement, à écouter...

 

 

TOTO : Through the lookin' glass

Ils pourraient chanter l'annuaire des artistes pour qui ils ont joué, je suis tellement fan, que je trouverais ça intéressant ! (puis on aurait enfin la liste complète) .Néanmoins, j'ai l'honnêteté de vous le dire. Mon groupe fétiche s'est donc débarassé du tyran Sony Music pour monter son propre label et se faire distribuer par EMI. Fini donc les chanteurs imposés, les plans marketing foireux et les clips nuls ! Toto fête ici ses 25 ans d'existence en grande forme avec cet album de reprises déroutant. L'excuse officielle est qu'ils n'avaient pas assez de matériel pour sortir un album de compos original et à la hauteur de l'évènement. Nous avons tous compris qu'ils avaient surtout enfin la possibilité de se faire plaisir en sortant l'album dont ils rêvaient. Imaginez, mélanger du Marley, du Steely Dan, du Harrison, du Wonder, du Hancock, du Elton John, du Cream, du Dylan... qui oserait ? Résultat : à part les deux derniers titres (bien que la reprise de Costello soit à mourir de rire) c'est vraiment un grand grand disque. Gros son, super voix, solos inspirés, prises de risques ("Living for the city" et "Maiden Voyage"), et invités "historiques" prestigieux : James Ingram, Lenny Castro. L'hommage à Harrison est très émouvant. Sur scène bientôt...Et nous dans la fosse !




A écouter également : Maxime Le Forestier : "Plutôt Guitare" ; Al Jarreau : "All I Got" ; Paolo Fresu : "Kind of Porgy & Bess" ; Marcus Miller : "The Ozel Tapes" ; Colaiuta/Ford/Haslip : "Jing Chi" ; Ahmad Jamal : "Olympia 2000".


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